fiche Fiche d'adhésion

Chasse à l'arc - Récits

Le Cerf d'une vie


Nous étions postés ce dimanche 3 décembre 2023 avec des amis archers de l’ACL03 dans notre belle région le Cantal.

Arc en mains, j’étais posté contre un arbre le long de deux belles coulées. C’est à 10h44 exactement que les feuilles gelées ont commencé à craquer. Un animal arrive, enfin ! Je l’aperçois, je bande mon arc et j’attends qu’il avance. Mon cœur s’accélère, un splendide cerf avance vers moi. Le voici maintenant à une vingtaine de mètres de moi et je n’ai plus la force de tenir mon arc. Il faut que je tienne bon car je suis totalement à découvert. Le nez au vent, puis au sol, il reste méfiant mais continue de se rapprocher de moi. Mes mains commencent à trembler, il est à moins de quinze mètres de moi et plus aucune branche ne me gêne.

Je vise l’entrée du cou et ma flèche vient le transpercer. L’animal fait un demi-tour sur lui-même puis repars en forêt. Je l’entends sur plusieurs mètres casser du bois, puis plus rien.

 
 
 Mon Dieu, je ne réalise pas. Je viens de flécher un cerf, mon tout premier cervidé, j’ai du mal à y croire. L’émotion m’emporte, mes mains sont totalement engourdies, je pleure, je suis incapable de bouger, je tremble. Je reprends un peu mes esprits et maintenant j’ai peur que ma flèche ne soit pas bonne. J’appelle tout de suite le responsable de la battue. Il me rejoint et nous regardons ensemble l’anschuss. Nous retrouvons beaucoup de sang, la jugulaire est forcément touchée. Nous marcherons 250 mètres avec Princesse qui retrouvera notre animal. La flèche était plein cou et a atteint le cœur.

Le voici, devant moi, le cerf d’une vie !

Lucie Depalle





Week-end Corrézien


Nous sommes le samedi 11 novembre, c’est mon deuxième week-end de battue aux cervidés auxquels je participe.

 

Comme chaque année Joël Coste président de l’Association Départemental des Chasseurs à l’Arc de Corrèze a invité plusieurs associations à participer à leur chasse annuelle aux cervidés le 11 novembre et 12 novembre 2023. Plusieurs associations ont répondu présentes comme : UCAG33, CACM, CACA, ASCAPER, ASCAMP, ADCA Corrèze et l’ACL03 dont je fais partie, et d’autres que j’ai sûrement oubliés, ce qui représente pas moins de 50 archers.

 

Le samedi Joël nous a donné rendez-vous à 7h à la salle des fêtes de Champagnac la Noailles pour rencontrer les personnes qui nous ont accueillis pour cette première journée sous un temps très capricieux. 

Pour cette première journée 3 battues seront organisés ; deux sur la commune de Champagnac la Noailles et une sur la commune Eyrein.

 

Sur la commune de champagnac seul un chevreuil sera prélevé par le président de l’ADCA Corrèze.  Et un sanglier chassé qui ne sortira pas du roncier… ce même animal blessera trois chiens qui seront recousu sur place par les traqueurs et une archère de l’ACL03.

Pour la dernière battue sur la commune d’Eyvrein quelque cervidé présents. Seule une biche sera fléchée par Mickael au compound. Son premier grand gibier flècher en tant que jeune archer. Nous arrêtons cette journée à 17h pour laisser place à notre  conductrice de chien de sang et archère Lucie. Cette dernière ferz une magnifique recherche jusqu’à à la nuit. Elle est confiante sur les traces laissées par la biche pour continuer la recherche le lendemain, mais c’est sans compter sur la météo de la nuit avec ses 25 mm de pluie. La pluie ayant lavé toutes traces du passage de l’animal blessé. C’est avec tristesse que Lucie annonce à Mickael que la biche n’a pas pu être retrouvée.

 

Le dimanche nous avons rendez-vous avec Jérôme Rivière président de la société de chasse  de Marcillac-la-Croisille, dans une zone où ils n’ont pas chassés de l’année.

 

Beaucoup d’animaux vu dans ce magnifique bois, deux cerfs, deux biches, un hère et un sanglier sera fléché par les archers. Seul un cerf et une biche ne seront pas retrouvés par les trois conducteurs de chiens de sang présent sur ce week-end.

Cette partie de chasse a permis aux archers de prélever cerf, biche, faon, chevreuil et sanglier sur ces deux jours de chasse. Merci à Joël Coste pour l’organisation et aux sociétés de chasse qui nous ont accueillis, ainsi qu’un grand bravo pour les archers qui ont pu prélever.

 

 

Geof Bowhunter

 

 

 




Week-end au Cervidés en Corrèze


     Petit retour sur le week-end de chasse en Corrèze ou j'ai eu beaucoup de plaisir à partager notre passion et des moments trés conviviaux avec les copains (es) du groupe, malgré un prélèvement zéro.


     Merci à Joël Coste, Président de l'Assosiation Des Chasseurs à l'Arc de Corrèze, pour les écussons qui nous sont offerts et sans qui rien n'aurait été possible.


     De nouvelle connaissances se sont faites entre différentes régions et c'est ce que j'aime. 


     Merci de votre présence à toutes et tous malgré quelques imprévus divers, rage de dent, extinction de voix, ronflements, pluie et neige, ou peu d'animaux sur certaines traques. Nous avons déja corrigé avec Joël pour l'année prochaine.


     Super ambiance au gîte, Amitiés à Christophe et JULIEN DE Gironde, à JEAN Pierre et Joêl de Charentes Maritimes, à Pierre du Puy de Dôme, et au membres de l'ACL 03 ; Lucie, Mio, Christophe, Geoffrey, Cyril, Yvon, Luc et Fabien.

 




Images chasse saison 2020 2021 partie 1





Images chasse saison 2020 2021 partie 2





Récit 2 : Une conversion sans appel


Ancien chasseur au fusil, j'ai redécouvert la chasse il y a quelques années, lorsque je choisis de traquer le gibier de mon Bourbonnais natal avec l'arc, arme de nos (lointains) ancêtres.

 

Quelle joie insensée de revivre à plus de trente ans, l'exaltation de la première ouverture, empreinte de cette puérile inquiétude que beaucoup d'entre nous ont connu au lendemain de leur seize ans.
Les années aidant, je décidais d'être sage et de commencer par le lapin, PENSEZ DONC!!! Les pauvres bêtes sortant tranquillement de leur terrier pour une scéance de bronzage automnal, le nez pointé vers le ciel, les oreilles couchées sur l'échine, les yeux mi-clos, sont des proies idéales pour un débutant, immobile et bien camouflé au pied d'un énorme buisson et ayant subi des mois d'entrainement sur cible.

 

J'entrevoyais déja, et à contre coeur un combat encore trop inégal.... et il le fut!

Le jour tant attendu arrive, je m'installe aux premiers rayons du soleil à proximité d'une garenne surpeuplée. Rapidement, un lapin montre ses moustaches; un peu inquiet me semble-t-il. Aprés quelques instants d'hésitation, notre petit mangeur de carottes se rassure un tantinet devant ma parfaite intégration à l'environnement mais campé aux abords de sa demeure, il gardait cependant les oreilles droites et un oeil interrogateur dirigé dans ma direction. Je ne peux plus attendre, l'envie de voir et de savoir est la plus forte ; j'y vais !

 

 

 

Je lève mon recurve en l'ouvrant aussi lentement que délicatement, je ne respire plus, cela fait mal, la main d'arc commence à trembler légèrement. Lorsque mon index droit effleure le coin de mes lèvres, je lâche. Le tir est parfait en dépit de l'effort inhabituel, mais le lapin, rapide comme la lumière, à tout de même "sauté la corde" et ma flèche plantée à dix mètres semble lamentable et honteuse de son inefficacité. Tant pis, ce sera pour la prochaine fois. Je ne quitte pas ma place et reprends un nouveau projectile. Cette fois-ci je dois patienter une vingtaine de minutes avant que "maître Jeannot", son frère ou qui sait, son cousin, ne ressorte d'un autre terrier à proximité du premier. Pas de précipitation me dis-je, choisissons le bon moment. Quand celui-ci me semble venu, je recommence ma petite scéance de musculation (je remercie en passant mes parents et les dix-sept saisons de rugby qui m'ont permis de devenir costaud!). Ouverture puis point d'ancrage, décoche, bon tir et ............même scénario! La flèche se fiche en terre exactement où, une fraction de seconde plus tôt, se tenait l'animal. La mésaventure s'est répétée durant plusieurs journées, jusqu'au jour où, partant joyeusement de sa maison, un lapin mâle en goguette se mit à gambader dans les herbes sèches à quinze mètres de moi.

 

Cette fois-ci, je lève mon arme un peu plus rapidement, d'un geste coulé et fluide je décoche. Flop! un bruit inattendu vient frapper mes oreilles , je comprends tout de suite, un frisson me parcourt les reins, mon premier lapin est là-bas, mort, la flèche en travers du corps. Me fallait-il donc, pour réussir, tirer les lapins en mouvement? Je n'osais pas encore dire en pleine course. Les heures de tir rapide sur un ballon vigoureusement lancé en tous sens par un complice permit de parfaire ma mise au point, c'est à dire d'arriver à toucher disons un animal tirable à l'arc sur trois, ceci dans les bons jours. Ce qui représente à peu près, suivant le biotope, un quart du gibier pouvant être tiré au fusil. Il en résulte donc bon an mal an une victime sur douze possible. Mais quel bonheur sans cesse renouvelé, de voir la flèche, sa flèche, percuter en pleine vitesse ce diable de sprinter.

 

Les campagnes de chasses suivantes furent le théatre de situations des plus variées ; tir en "billebaude" avec un chien dans las haies épaisses, dès les premières gelées, au débusqué ; le lapin au furet, fin du fin pour les nerfs et la concentration de l'archer chasseur.

 

 

Coté matériel , j'utilise actuellement un recurve Black Douglas de quatre vingts livres à mon allonge ( puissance PLUS que suffisante pour le lapin, je chasse également le sanglier avec ce même arc ). Les flèches sont des 22-19 munies de lames de chasse de fabrication maison, réalisées à partir d'une pointe field et d'un morceau de lame de scie retrempé à l'huile, mais ceci est une autre histoire ! Je place également une colerette derrière la lame , ce qui évite bien souvent de perdre la flèche. Détail pratique qui a son importance, je me munis d'une lime pour retoucher le coupant et d'une vieille brosse à dents pour enlever la terre qui se loge dans la colerette. En ce moment, mes efforts sont axés sur le tir des oiseaux en vol, encore plus dur!!!

 

 

 

 

 

Je concluerai en disant qu'après une interruption d'activité cynégétique, due au manque d'intérêt, j'ai, grâce à l'arc et à la diversité exigeante donc motivante de son emploi, retrouvé la chasse dans un de ses aspects les plus nobles, n'en déplaise à ses détracteurs (on les excusera).


Article de A Thevenout paru dans le chasseur bourbonnais 1996




Récit 3 : Deux chevreuils à l'arc sur la commune de Diou


Mi-février 1998, il est neuf heures du matin, nous sommes trois compères de longue date, par une belle journée ensoleillée, pour tenter une des dernières chasse de la saison.
A l'arc , plus que pour les autres modes de chasse, la réussite est très aléatoire : d'innombrables sorties, sans réalisation, mais toujours d'innoubliables souvenirs. Tous les paramètres doivent être réunis : pas de déplacement trop rapide de l'animal, bonne position, à moins de trente mètres, pas d'écran de végétation : "comme à la télé!!!".

 

Tout le matériel est fin prêt : les cordes graissées, les flèches marquées du numéro du permis, les lames affûtées comme des rasoirs. Hier, après le diner, dans la cabane de chasse, autour d'un bon feu et d'un verre de liqueur de verveine, car il faut le dire, chez les archers, les soirs d'avant chasse prennent souvent des allures de veillées d'armes : chacun relatant ses propres aventures ou les exploits cynégétiques circulant dans notre petit univers de chasseurs pas comme les autres.

 

Un coup de briquet, bras tendu, et nous voila parti nez contre le vent. La technique consiste à avancer très lentement, en éventail, les deux chasseurs sur les cotés, décrivant des boucles vers l'intérieur, position privilégiée, tenue aujourd'hui par Marc, l'habile archer descendant de Vercingétorix, venu tout droit des profondes et sinistres forêts Arvernes. La recherche silencieuse, de ce magnifique animal qu'est le chevreuil, se déroule comme d'habitude, levant, ici, un geai épouvanté, là, un merle criard, ou apercevant, au loin, un renard qui s'esquive, lorsque tout à coup, des bruits furtifs de pas et de fougères bruissantes attirent notre attention toujours aux aguets.

 

Un groupe de cinq chevreuils se trouve pratiquement " encerclé ". Sans panique, ces derniers filent sur notre gauche, tropde branches, trop loin, sauf un brocard se dérobant, malheureusement pour lui, en direction de Marc qui, accroupi, au pied d'une petite butte, voit descendre, vers lui l'animal trois quarts avant, il lève d'abord très lentement son arc, puis d'un geste rapide et fluide, arme à fond et lâche sa flèche à une douzaine de mètres de la cible.
Le chevreuil bondit et disparaît dans le bois en tapant les baliveaux. Notre ami repère la fuite d'une brisée et nous rappelle immédiatement ; selon lui le flèche a pénétré à l'avant du coffre.
Nous attendons un quart d'heure seulement, car la bête laisse une grosse trace de sang et la recherche commence. La piste est facile à suivre ; après une trentaine de mètres, l'animal a franchi un grand fossé. Au point de réception de cet ultime effort, nous retrouvons la partie empennée de la flèche, cassée et couverte de sang. Vingt mètres plus loin, dans une petite coulée, le chevreuil est là, tombé dans sa course, vaincu par l'hémorragie massive.

 

 

Les félicitations vont bon train, Marc, non sans émotion, pose la bague de son premier chevreuil tué à l'arc. Les honneurs rendus au noble animal, le plus costaud le charge avec respect sur ses épaules, le trio repart joyeux et jovial, mais avec cette petite pointe de tristesse qui accompagne la réussite du chasseur, qu'aucun n'avouera jamais.

 

De retour à la cabane, armés des couteaux forgés à la main par nos soins, nous constatons au dépeçage, que la flèche a traversé la cage thoracique, d'avant en arrière, pour se ficher dans l'os du bassin en sectionnant les grosses veines.
En janvier de cette année, j'ai moi-même eu la chance de tirer plein travers, dans des circonstances pratiquement identiques, un chevreuil arrivant vers moi au petit trot, alors que j'étais caché dans un fossé. La flèche a transpercé les poumons de part en part, laissant beaucoup de sang des deux cotés. La recherche fut, également facile, nous n'avons pas eu besoin de nos petits copains à poils durs.

 

Dans ces deux cas précis, la mort a été rapide, ceci démontre, s'il est encore nécéssaire de la faire, que l'arc est une arme de chasse efficace.

 

Nous utilisons des "recurves" de 70 et 80 livres, des flèches à gros empennages, stabilisant mieux le vol du projectile, équipées de lames simples.

 

Le choix de l'arc est affaire de goût, Un "long bow" ou un "compound", sont aussi performants ( en action de chasse), le principal est de s'entraîner sérieusement avec l'arc que l'on a choisi. Je connais beaucoup de chasseurs à l'arc dans l'hexagone, et nombreux sont ceux qui essaient, parfois avec succès, de fabriquer leur équipement de A à Z, avec des matériaux naturels et simples.

 

Dans notre petit groupe, les flèches maisons empennées de plumes de dindes de Jaligny, avec pointes forgées dans du ressort , ainsi que les couteaux de toutes sortes , sont opérationnels, mais les arcs en robiniers, existants eux aussi, ne sont malheureusement pas assez puissants, maxi 40 livres.

Mais nous n'avons pas dit notre dernier mot !

 

Alain Thevenout.




Récit 4 : Deux Archers en herbe !


Tout à commencé à l'age de dix ans, après avoir été fasciné par une "histoire naturelle" où l'on voyait un hurluberlu perché dans un arbre qui tirait les ragondins à l'affût armé d'un arc.

 

Pourquoi ne pas s'entraîner afin de devenir un jour ( bien que cela me paraissait chose impossible) un vrai " chasseur à l'arc ". Après deux ou trois jours de recherche de l'unique bout de noisetier qui pourrait me satisfaire, j'arrivais à mettre au point " Mon arc et ma flèche ! " A la suite de quoi, allait découler des heures et des heures d'entraînement, Au fur et à mesure, je délaissais le noisetier en faveur du bambou, " beaucoup plus nerveux et puissant ", et, me mettais à munir mes flèches, d'un empennage en plume de pigeon et de pointes de " granite ".

 

Toutes ces petites modifications améliorèrent peu à peu mes résultats, jusqu'au jour où, mes parents découvrirent un article dans le journal, parlant du club de tir à l'arc d'Yzeure. Imaginez ma joie de pouvoir enfin rencontrer de vrais archers. Je m'inscrivis donc dans ce club, avec un ami qui partageait la même passion.

 

L'engouement pour le tir de cible s'affaiblit très vite : il était trop artificiel et trop statique. Nous avons donc abandonné viseur et stabilisateurs pour retourner à l'arme romantique des puristes qu'est le Longbow.

 

 

 

           

 

 

Le tir instinctif nous poussait à nous écarter du groupe de tireurs de cible pour occire fleurs et feuilles mortes. Plus tard , nous nous sommes mis à stopper des ballons en pleine course, sachant que les lapins n'allaient pas attendre gentiment, sans bouger, qu'on leur décoche une flèche.

 

Par un beau jour d'été, nous vîmes un homme s'approcher de nous, comme s'il voulait entamer une discussion, chose peu habituelle. Nous avons donc parlé de chasse et de la future association qu'il voulait crée. Cet homme était devenu pour nous le " messie " qui allait nous apprendre toutes les subtilités de la chasse à l'arc. Grâce à lui, après dix ans d'entraînement, le permis de chasse en poche, et la formation spécifique accomplie, nous étions sur la route pour notre première chasse au ragondin.

 

Aujourd'hui nous avons dix-neuf ans, nous avons prélévé nos premiers gibiers à l'arc, et faisons parti de ACL 03. Pour nous avoir permis de réaliser notre rêve, nous adressons un immense remerciement au club d'Yzeure qui nous a appris à tirer à l'arc, à ACL 03 qui nous a initiés à la chasse, et aux agriculteurs qui nous ont laissés chasser sur leurs terres deux jeunes archers. Nous aimerions aussi, particulièrement remercier " les lièvres des marais " de nous avoir montré qu'il n'y avait pas de gibier facile à l'arc et que l'archerie avait sa place dans le monde de la chasse.

texte de Vincent Morlat et Jonathan Saulnier ( Article paru dans le chasseur bourbonnais 2001 )




Récit 5 : Chevreuil ou sanglier?


Nous avons tous rêvé, suite à la lecture d’histoires merveilleuses de chasses à l’arc en Afrique, aux USA ou bien même en France, de chasser sur des territoires exceptionnels réservés à notre mode de chasse et notamment à la chasse à l’approche, et ceci dans différents magazines spécialisés.

 

Combien de chasseurs archers peuvent le faire ? Je ne sais pas, mais je sais que la majorité des chasses que l’on trouve en France sont soit des ACCA ( les plus abordables ), soit des associations privées où le chasseur au fusil ou à la carabine est largement majoritaire et où il est quasiment impossible d’effectuer une chasse au gros gibier en dehors des battues traditionnelles. C’est pourquoi, je voudrais partager mon expérience par le récit de cette petite histoire qui m’est arrivée et dire que l’on peut également «  prendre son pied » quand on est chasseur à l’arc dans ces types de chasses qui restent à la portée de toutes les bourses.

 

En ce matin de novembre ensoleillé, j’étais heureux de savoir que j’allais retrouver les copains pour une battue au chevreuil tout en vérifiant minutieusement mon matériel (affûtage des lames, vérification des flèches etc.. ). Nous nous retrouvâmes une trentaine de chasseurs dont un seul à l’arc, votre dévoué conteur. Après la réunion habituelle au pavillon de chasse et le rappel des consignes de sécurité réalisé par le président de l’ACCA, les tireurs au fusil se retrouvèrent postés autour de la zone traquée, un bois de quelques hectares. Comme à mon habitude, j’attends la sonnerie de début de battue et je me poste silencieusement mais le plus rapidement possible proche d’une coulée  à l’intérieur de la zone de traque. Je sais que généralement les chevreuils ne passent pas très loin de cette zone. Après quelques minutes les chiens partent sur plusieurs d’entre eux et je vis une chevrette passer à vive allure à 50 mètres de mon poste.

 

Deux chevreuils furent tirés et tués, et, alors que je patientais depuis environ trois quarts d’heure pensant que je n’aurais pas d’occasion de tir ce matin, je me suis appuyé d’un bras sur un arbre et de l’autre tenant nonchalamment mon arc en me disant que la traque allait bientôt se terminer, je vis arriver, à quelques dizaines de mètres,  un brocart non chassé par les chiens.

 

Etant dans son champ de vision et dans une position hétéroclite je ne pouvais plus bouger sous peine de le voir s’enfuir bien avant de le tirer, les battements de mon cœur s’accélérèrent au fur et à mesure que le chevreuil montait dans ma direction. Heureusement, il passa derrière un arbre, me permettant de ramener mon bras droit, sur la corde de mon arc d’un geste rapide sans qu’il me voit. Arrivé à environ 10 mètres, le chevreuil s’arrêta et regarda en levant sa truffe dans ma direction, je me suis dit à ce moment là que c’était « foutu », il allait partir à pleine vitesse, mais à ma grande surprise, il ne m’a pas détecté réellement,  cependant ayant (je suppose) un doute il fit rapidement demi-tour et parti dans la direction opposée jusqu’au moment où, étant de trois quarts arrière, je décidais de  tirer  à environ une vingtaine de mètre. Ma flèche passa 5 cm au-dessus de son dos et il partit à toute allure. Je n’ai pas compris comment j’ai pu rater une cible à 20 mètres qui se déplace lentement, sans doute l’émotion, et je me suis dit, qu’en fin de compte, j’ai passé une merveilleuse matinée à voir un chevreuil d’aussi près.

 

La fin de battue sonne et je rejoins un collègue qui a abattu un chevreuil d’un coup de fusil pour lui expliquer mon aventure. Alors que nous discutions, le traqueur qui tentait de rattraper ses chiens courants, sonne 4 coups signalant la présence d’un sanglier, puis un coup long signalant la reprise de la traque au même endroit. Surpris de la présence de ce dernier, je me précipite à la course au même endroit où j’avais vu le chevreuil. Après quelques minutes d’attente, j’aperçois un sanglier qui monte vers moi. Je me dis que c’est l’occasion ou jamais et j’attends que celui-ci passe de travers à environ 8 mètres et lui décoche une flèche au défaut d’épaule. Celle-ci le traverse de part en part et ressort jusqu’à l’empennage puis la lame s’accroche sur une branche faisant sortir et tomber la flèche au sol.

 

Les chiens arrivent et suivent sa trace. Puis au bout de 30 secondes ne donnent plus. Je sais que le sanglier est touché mortellement et je suis sa trace, voir sa coulée de sang. Après avoir fait environ 80 mètres, je retrouve mon sanglier, mort, avec les chiens autours, et là, je me dis que c’est réellement une journée merveilleuse.

 

 

 

 

J’espère que cette histoire encouragera les chasseurs à l’arc qui n’ont pas de chasse à l’approche ou bien une chasse réservée exclusivement aux archers, à aller chasser dans des associations de chasses traditionnelles où j’ai personnellement toujours été très bien accueilli. L’autre avantage est de mieux faire connaître notre méthode de chasse et d’accéder à des territoires pour un prix abordable pour des jeunes chasseurs (comme les moins jeunes).

 

Cagnot Michel




Récit 6 : Rassemblement interdépartemental


La société de chasse de la commune de St Clément dans l’Allier a accueilli en Novembre 2005 une trentaine de chasseurs à l’arc. Cette première a vu le jour suite à l’initiative de Messieurs Jean Luc Affaire, Jean Verruy et Thierry Sonnier respectivement président, secrétaire de la société de chasse (tout deux chasseurs à l’arc) et secrétaire de ACL 03.

 

Lors de cette journée étaient présentes également ACL 03 ainsi que l’Association Rhône-Alpine des Chasseurs à l’Arc (A.R.C.A association Régionale de Rhône Alpes) qui a relayé l’information d’où la participation également de l’Association des Chasseurs à l’Arc de Haute-Savoie représentée par Bruno Macé.

 

 

 

Au cours de cette journée en Montagne Bourbonnaise enneigée et très ensoleillée, de nombreux animaux ont été rabattus sur les archers. Rares sont les personnes n’ayant pas observés de gibier. Pour autant, seulement cinq flèches ont été décochées au cours de cette rencontre.

 

Un remarquable tableau de chasse est venu couronner une organisation performante et des traques menées en parfaite adéquation avec notre mode de chasse. Un sanglier et un chevreuil ont respectivement été prélevés par Alain Radier et Richard Porte. Ce dernier, a réalisé un exploit, puisqu’il a prélevé sans équivoque sa première pièce à l’arc après avoir passé sa formationChasse à l’Arc en juillet dernier

 

Un très bel exemple de rassemblement interdépartemental, une action concrète de ce qu’il nous est possible de faire pour promouvoir la chasse à l’arc. Une journée qui a apportée beaucoup de plaisirs et e d’émotions à tous les participants. Une reconnaissance toute particulière adressée à Messieurs Jean Luc Affaire et Jean Verrue pour cette initiative qui n’en doutons pas, et face à l’engouement de tous, sera réitérée l’année prochaine

 

A.R.C.A Didier Fousset, ACL 03 Anthony Thévenot.

Article paru en 2006 dans le magazine CHARC n°5.




Récit 7 : Premier gibier à l'arc


Après un dur mois de décembre passé à réviser, j’attendais la date fatidique du 7 janvier, dernier jour de mes partiels. Pendant un mois, je n’avais pas vraiment chassé, les quelques sorties que je m’autorisais étaient plus faites pour m’oxygéner que pour partir vraiment chasser. Petit à petit les jours passent et je me réjouis à l’idée de bientôt pouvoir chasser en toute sérénité !

Nous voilà au 7 janvier, il est midi, mes partiels sont terminés, je rentre dans ma campagne pour une semaine de vacances bien méritées ! Un peu fatigué, je fais une petite sieste en début d’après midi. Une heure plus tard, j’ouvre les yeux et vois mon arc sur le râtelier, qui me tend les bras. J’ai refait le plein d’énergie, c’est partis je m’équipe, j’ai tout mon temps et ce soir je compte bien en profiter ! A travers la fenêtre j’aperçois des vanneaux au loin, je décide de tenter ma chance. 

Je pars en direction de l’étang du Clou, espérant trouver mes vanneaux, ou sinon quelques lapins ou quelques grives. Non, rien en vue, les vanneaux sont partis ! Je longe une haie, toujours prêt à décocher une flèche sur un éventuel turdidé. Arrivé à l’étang je retrouve mon père qui finit de pêcher l'étang. Ma chienne Urka (une drahthaar) est là aussi et saute de la voiture pour me rejoindre. Je pars donc chasser avec elle. On fait le tour de l’étang, sans rien voir.
 
J’avais l’intention d’aller me percher à l’affût ce soir, mais pour faire plaisir à Urka je continue de chasser et décide d’aller tenter une passée aux canards sur un autre étang. En y allant je lèverai un lièvre. Le coucher de soleil est particulier ce soir, il émet une lumière rose violette qui donne une ambiance particulière, une ambiance de jour pas comme les autres. En marchant je me disais « et si dans 5 minutes je fléchais un gros solitaire, ou un renard ?! ». Une surprise m’attendait effectivement mais je ne m’en serais jamais douté … 

En descendant à l’étang je tire quelques flèches sur des petites mottes de terre, je suis plutôt satisfait de ma précision, cela est de bonne augure pour chasser le canard ! 

Arrivé près de l’étang je commence à entendre des Piiiit Cuiiiiiit cuiiiiiit caractéristiques de sarcelles (vous pouvez écouter leur chant sur ce lien pour être dans l’ambiance, c’est exactement le bruit qu’elles faisaient !) L’étang a été pêché le week-end dernier et l’eau est remontée jusqu’à 30 m du bord à peu près. Je décide au départ de me caler au coin de l’étang en espérant qu’Urka me les rabattent. Mais finalement je la vois revenir vers moi. Je profite de l’occasion pour ressortir dans le champ et la faire asseoir, pour tenter une approche. Les saules marsaults qui bordent l’étang me permettraient peut-être d’approcher suffisamment proche du lot de sarcelles. Je guettais bien Urka pour ne pas qu’elle ne courre lever ces beaux oiseaux. D’un coup alors que j’étais presque arrivé à terme de mon approche, elle se lève, court un peu dans le champ puis s’arrête, comme pour profiter du spectacle. Ouf, mon rêve ne s’est toujours pas envolé !

Ça y est je les vois ces sarcelles, à une quarantaine de mètres. Je ne peux pas approcher davantage, il n’y a plus de marsaults. Le jour a bien baissé mais je distingue encore clairement ces petits canards sombres, qui contrastent bien avec l’eau. Je lève doucement mon arc, et malgré toute ma concentration, je sais que je n’ai aucune chance, surtout à cette distance. J’arme et d’un coup ma flèche part dans un silence total que j’ai rarement obtenu avec mon arc. C’est magique, magnifique, c’est comme un miracle, j’ai vraiment le temps de voir ma flèche voler droit au but, au point précis où je visais instinctivement ! Les sarcelles s’envolent, j’aperçois les grandes plumes jaunes de ma flu-flu flottant au dessus de l’eau, avec comme une petite tache noire en surface. Je n’arrive pas à y croire, et pense à une motte de roseaux, ou à de la vase qu’aurait relevée ma flèche. 

Je cours voir ma flèche et là je n’en reviens pas je regarde bien, je ne suis pas en train de rêver, c’est la belle réalité : je viens de prélever une sarcelle à l’arc, et un mâle en plus !!!! Il a été tué sur le coup, et n’a jamais émis le moindre battement d’aile, c’est aussi pour ça que je pensais avoir plutôt touché une motte ou autre chose. Je récupère ma sarcelle, la flèche en travers du corps. Ma chienne me rejoint et je partage mes premières émotions avec elle, en la remerciant de m’avoir laissé le temps d’approcher ces sarcelles. Je ne me lasse pas de la regarder, comme premier gibier à l’arc je ne pouvais pas rêver mieux !

 

 

 

 

Récit de Benoît Madet,  janvier 2011




Récit 8 : Premier lapin


C'était samedi dernier, je chassais chez un cousin (Clément), qui possède un petit bois très riche en lapins. J'avais pris mon arc uniquement pour ce bois, le reste de la chasse étant au fusil. Arrivé sur place, je commençais à me placer au coin du bois, quand mon cousin m'avertit qu'il venait de lever un lapin venant dans ma direction ! Quelques secondes plus tard, je le vois qui se faufile dans les ronciers. La zone est dense en ronces et j'attends qu'il sorte dans la partie bien découverte à 5m de moi. L'arc armé, le lapin sort du roncier et je le tire juste avant qu'il passe derrière le petit arbrisseau devant moi, à 5m.
 
Et là je n'en reviens pas, ma flèche a atteint le lapin en pleine colonne, il est presque mort déjà !!! Clément qui a assisté à mon 1er lapin à l'arc me félicite et sa jeune chienne vient rapidement mordiller ce beau gibier ! Je ne suis pas peu fier de tenir mon arc avec un lapin à mes pieds ! Je n'aurai pas d'autres occasions de tir. Clément boulera un beau lapin d'une cartouche
Au retour de cette chasse, je me plaisais à dire qu'en 1 flèche et une cartouche, on avait tué 2 lapins !
La chasse continua sur cette belle lancée, puisque j'ai eu la chance de prélever un gros renard au fusil !
 
Récit de Benoît Madet,  février 2011